Présent aussi bien en Amérique centrale et tropicale, aux Antilles, que dans des régions d’Afrique, d’Asie du Sud-Est, d’Indre et d’Europe, le jardin créole est un jardin d’autosubsistance inégalé dans lequel se côtoient plantes vivrières, médicinales et d’ornement.
Présentation
Le jardin créole s’inscrit dans une longue tradition héritée de l’époque des indiens kalinagos. Construit au carrefour des civilisation amérindiennes et de l’esclavage, témoin d’un savoir-faire ancien tant dans sa structure que dans l’association variées de plantes éclectiques, il fournit tout ce dont l’homme a besoin : légumes, fruits, médecine, esthétique, le tout dans un savant agencement dans l’espace et le temps. Dans les îles de la Caraïbe, le jardin créole était conçu dans l’objectif de fournir une autonomie alimentaire dans un espace restreint.
Conception
La surface des jardins créoles dépasse rarement les 200 m, mais abrite généralement plus d’une douzaine d’espèces végétales herbacées, arbustives et arborées. Celles-ci sont agencées de manière à occuper une « niche écologique » qui permet leur coexistence et accroît même leur rendement. En effet, certaines plantes offrent des « services » et bénéficient aux autres, par exemple pour capter puis fournir de l’azote aux autres plantes, mieux couvrir le sol et éviter l’érosion : ainsi, par des cultures associées, ces plantes contribuent à un processus efficace profitant à l’ensemble du jardin.
A la fois garde-manger, pharmacie et réservoir de biodiversité, le jardin créole constitue un véritable modèle pour l’agroécologie.

Composition
Le jardin créole est composé d’un jardin aux légumes, d’un jardin potager et de plantes médicinales.
On trouve en effet une pléthore d’espèces vivrières, fruitières, aromatiques et médicinales, telles que des bananiers, choux caraïbes, ignames, aubergines, concombres, maïs, patates douces, cocotiers, ainsi que des légumineuses, tout autant incontournables, riches en azote.
Création
Il y a plusieurs points à retenir pour réussir son jardin créole.
Le premier est la structure du sol. Le terrain doit être plat, le gazon bien tondu, et plusieurs canaux doivent être creuses pour faciliter l’évacuation des eux de pluie. En cas de terrain en pente, un seul grand canal suffit en haut du jardin.
Le second est le fatras : le terrain doit être « fatrasé » avec des feuilles de pois doux, riches en azote quand elles sont vertes et en carbone quand elles sont sèches. Leur excellente résistance au soleil et aux pluies tropicales protégera le sol et empêchera les mauvaises herbes de pousser.
Le troisième point concerne l’emplacement des plantes : l’environnement, l’ensoleillement, la situation du terrain sont autant de paramètres à prendre en compte pour décider où planter les légumes, afin que le rendement soit à son efficacité maximale. Par exemple, le bananier et le chou caraïbe offrant beaucoup d’ombre, il faut veiller à ce qu’ils ne couvrent pas trop les légumes au sol.
Enfin, le dernier point est l’importance de la diversité des plantes, pour favoriser la couverture du sol, limiter l’érosion et enrichir la terre, afin que celles-ci bénéficient l’une à l’autre dans leur culture et offrent une production autosuffisante.