La charpente traditionnelle, qui était autrefois reléguée aux projets de restauration, s’impose désormais dans la construction neuve, y compris pour des bâtiments d’envergure. Toutefois, face à la diversité des essences et des qualités disponibles en scierie, les maîtres d’œuvre ainsi que les particuliers se trouvent parfois désorientés.
Quelles sont donc les propriétés fondamentales qui caractérisent ce matériau ancestral et lui confèrent sa place privilégiée dans l’architecture contemporaine ? Focus sur les trois caractéristiques essentielles du bois de charpente issu des scieries françaises.
1. La résistance mécanique et la légèreté : un rapport performance-poids exceptionnel
Le bois de charpente se démarque avant tout par son excellente résistance mécanique proportionnellement à son poids. Un mètre cube de bois de charpente pèse en moyenne 5 fois moins qu’un volume équivalent de béton, mais avec une résistance à la traction comparable.
C’est justement cette caractéristique singulière qui donne la possibilité pour concevoir des structures audacieuses couvrant de grandes portées sans nécessiter de supports intermédiaires massifs. Les essences résineuses comme le sapin, l’épicéa et le douglas, privilégiées en scierie pour la charpente, présentent une résistance longitudinale assez remarquable.
Leur structure fibreuse orientée leur confère une capacité à supporter jusqu’à 100 MPa en compression parallèle au fil du bois. En flexion, propriété déterminante pour les poutres porteuses, ces mêmes essences atteignent des valeurs de résistance comprises entre 18 et 35 MPa selon leur classification mécanique.
Une telle légèreté, associée à une haute résistance, a des avantages considérables sur le chantier. La manutention s’en trouve facilitée, les fondations peuvent être dimensionnées plus modestement, et la durée d’exécution s’en trouve généralement réduite. De plus, en cas de séisme, la faible masse des structures en bois limite considérablement les forces d’inertie.
2. La durabilité et la résistance aux agressions environnementales
Contrairement aux idées reçues, le bois de charpente correctement sélectionné et mis en œuvre présente une longévité remarquable. Les charpentes médiévales encore intactes après plusieurs siècles témoignent de cette durabilité exceptionnelle lorsque le matériau est protégé des intempéries directes.
D’ailleurs, les scieries modernes améliorent encore cette qualité intrinsèque grâce à des traitements préventifs adéquats. La durabilité naturelle varie selon les essences. Le chêne et le châtaignier, riches en tanins, résistent efficacement aux insectes xylophages et aux champignons lignivores.
Les résineux, bien que moins durables, bénéficient en scierie de traitements préventifs par autoclave qui leur confèrent une protection efficace contre les classes de risques biologiques 1 à 4 selon l’intensité du traitement.
Cependant, l’humidité constitue le principal facteur de dégradation du bois de charpente. Les scieries y remédient heureusement par un séchage contrôlé qui stabilise le taux d’humidité entre 15 % et 18 %, ce qui limite les phénomènes de retrait et de gonflement ultérieurs. À noter que le séchage améliore également la résistance mécanique et réduit la vulnérabilité aux attaques biologiques.
3. La performance environnementale
Le bois de charpente de scierie représente aujourd’hui l’un des matériaux de construction les plus écologiques. Chaque mètre cube de bois utilisé en construction stocke durablement près d’une tonne de CO₂ atmosphérique captée pendant la croissance de l’arbre.
Si nous tenons compte de ce facteur, sans omettre la faible énergie nécessaire à sa transformation en scierie, la matière génère une empreinte carbone négative, cas unique parmi les matériaux structurels.
La filière française de sciage s’inscrit de plus en plus dans une logique de circuits courts et de gestion forestière durable. Les certifications PEFC et FSC garantissent le renouvellement des ressources et la préservation de la biodiversité forestière.
L’économie circulaire progresse en outre, avec des possibilités de réemploi ou de valorisation énergétique en fin de vie, contrairement aux matériaux composites difficilement recyclables.
Ge, passionnée par la nature et le jardinage, profite de sa retraite pour cultiver son potager et prendre soin de ses fleurs. À 60 ans, elle partage avec enthousiasme ses conseils et découvertes pour un jardin épanoui toute l’année